13.4.06

HAD GADIA

Cantique et Histoire
Had Gadia : la saga du cabri et des Empires
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Selon l’éminent cabbaliste et rabbin Jonathan Eybetschütz, le cantique Had Gadia est une représentation cryptée de l’histoire de l’humanité et des grandes civilisations impériales qui ont dominé la planète. Interprétation.

Un cabri, un cabri, que mon père avait acheté pour deux pièces d’argent, un cabri, un cabri… Le cabri incarne le peuple hébreu soumis à l’esclavage, sous le joug de la première civilisation impériale de l’histoire : l’Égypte. Israël, par la grâce de la Providence Divine (« mon père ») est libéré de l’oppression pharaonique par deux pièces d’argent, le prophète Moïse et le prêtre Aaron. Et vint le chat qui dévora le cabri… Au VIIIème siècle avant l’ère commune, l’Assyrie, Empire dominateur, cruel et sanguinaire, comparé à un félin carnassier, détruit le royaume d’Israël et déporte les Dix Tribus hébraïques du Nord. Et vint le chien qui mordit le chat… Au VIème siècle, Nabuchodonosor, roi de Babylone, comparé à un chien ou à un loup vociférant, détruit l’Assyrie et impose sa domination sur tout l’Orient. Et vint le bâton qui frappa le chien… Un siècle plus tard, Cyrus le Grand, roi de Perse, symbolisé par le sceptre des Achéménides, renverse le pouvoir de Babylone. Et vint le feu qui brûla le bâton… En –333, Alexandre le Grand, dont le symbole était le feu divin prométhéen, vainc Darius de Perse et instaure la domination grecque sur tout l’Orient. Et vint l’eau qui éteignit le feu… Rome, puissance impériale, envoya ses légions conquérir les royaumes grecs des Ptolémées et des Séleucides et domina toutes les côtes de la Méditerranée, devenue Mare Nostrum (Notre Mer), une mer qui allait éteindre par ses vagues impétueuses, toutes les contestations. Et vint le bœuf qui but l’eau… Allusion aux nations barbares, comparées au bœuf rustre et brutal, les Goths, Vandales, Francs, Germains, Huns, Saxons qui envahirent Rome et asséchèrent, avec la férocité des guerriers, comme Attila, la mer de la civilisation antique. Et vint le boucher qui tua le bœuf… Le sacrificateur au long coutelas incarne les nouvelles puissances de l’Islam naissant, triomphant, après l’échec des Croisades menées par les royaumes chrétiens européens contre les armées de Saladin. Et vint l’Ange de la Mort qui tua le boucher… Qui est l’énigmatique et terrifiant Ange de la Mort ? C’est, selon une incroyable exégèse, une puissance militaire maléfique et mortifère venue… du Nord de l’Europe pour renverser les pouvoirs et installer une cruelle et tyrannique domination sur les peuples ! Et vint le Saint béni soit-Il, qui tua l’Ange de la Mort qui tua le boucher qui tua le bœuf qui but l’eau qui éteignit le feu qui brûla le bâton qui frappa le chien qui mordit le chat qui dévora le cabri que mon père avait acheté pour deux pièces d’argent : un cabri, un cabri ! L’ère messianique de liberté et de paix pour tous les habitants de la planète délivrera l’humanité de la menace et de la terreur incarnées dans la figure diabolique de l’Ange de la Mort, venu des terres nordiques… Dans une ancienne paraphrase alsacienne du Had Gadia, « les persécuteurs, les bourreaux séculaires, les préjugés haineux » tomberont alors que le peuple d’Israël, porteur du salut de la terre, restera debout pour répandre la parole de l’Eternel : un message d’espoir et de bonheur après une longue série de violences et de conflits.

Franklin Rausky