3.5.06

QUE FERA L'OCCIDENT ?

Iran : ultimatum… avant les concessions

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Lévy Gabriel - mercredi 03 mai 2006


Ceux qui ont manifesté depuis trois ans leur angoisse pendant les négociations interminables de la « troïka » (France, Allemagne, Grande Bretagne) avec l’Iran ne le faisaient pas sans raison. Pendant que des Européens crédules lui servaient d’écran, l’Iran gagnait du temps. Elle avoue, et l’ONU le confirme, qu’elle a maintenant la possibilité de fabriquer une bombe thermonucléaire.

Nombreux sont ceux – les plus vieux sans doute – pour estimer que « l’histoire repasse les plats », que le président iranien a calqué avec succès son comportement sur celui des dirigeants allemands des années trente, qu’au bout du compte un Munich nous attend et qu’il ouvrira l’ère des concessions, probablement vaines.

Nombreux sont ceux qui rappelaient, comme nous, « qu’il avait fallu moins de quatre ans pour que, l’Allemagne ayant obtenu de la Société des Nations en décembre 1932 « le principe de l’égalité des droits en matière d’armement », trois bataillons pénètrent dans la zone démilitarisée de Rhénanie ; six ans pour occuper l’Autriche et la Tchécoslovaquie ; et sept ans pour déclencher la plus horrible des guerres… Encore n’avait-elle pas d’armes thermonucléaires ! »

Nombreux sont ceux qui rappelaient le comportement « diplomatique » de l’Allemagne dans les années 1936, 1937 et 1938, lorsqu’elle engrangeait ses gains à chacune des négociations, sachant que, quoi qu’il en soit, elle irait aux conquêtes pour en obtenir plus. « Les démocraties n’oseront pas s’opposer à nous » disait Hitler.

Les hommes sont-ils aveugles, oublieux, pusillanimes ? Croient-ils que finalement le pire n’est jamais obligatoire, qu’ils ont eu raison de clamer hier « plutôt rouges que morts » ; que François Mitterrand se trompait en proclamant que « les pacifistes sont à l’Ouest et les euromissiles sont à l’Est » ; que la théorie de Plekhanof *(version ancienne de celle de Mitterrand) est obsolète ; qu’il suffira de crier dans les rues comme Jaurès « Guerre à la Guerre » ; que nous sommes à l’abri de la dissémination des armes nucléaires qu’un petit groupe de terroristes pourra utiliser ?

C’est hélas vrai : les « démocraties n’oseront (même) pas » affronter les milliers de manifestants qui, pour s’opposer au moindre sursaut de leurs dirigeants, défileront dans nos villes et entonneront les habituels couplets anti-américains. Si de tels défilés n’avaient pas conforté Saddam Hussein dans son refus des contrôles, la guerre n’aurait probablement pas eu lieu. La problématique est la même aujourd’hui.

En définitive, le pire nous attend si l’Occident ne montre pas sa détermination et sa solidarité. Espérons que l’un et l’autre suffiront à détourner le déluge. Mieux vaut une situation à régler qu’une catastrophe à subir…



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Texte repris du site les 4 verites