8.2.07

EN DIRECT DUPROCES CONTRE CHARLIE HEBDO

Par Hélène Keller-Lind le 08/02/2007
Une grande partie des témoins cités en défense par Philippe Val, le directeur de la publication, se sont exprimés en ce premier jour de procès, ainsi que lui-même. Ils récusent l'accusation de racisme anti-musulman portée contre eux pour avoir reproduit les caricatures publiées à l'origine dans le journal danois Jyllen Posten en 2005.

En fait deux des caricatures sont mises en cause. Celle qui représente le visage de Mahomet, coiffé d'un turban, turban couronné d'une bombe, et un autre dessin où l'on voit Mahomet dire à des bombes humaines qui font la queue pour entrer au paradis : « arrêtez, nous n'avons plus de vierges. » Vierges paradisiaques promises à ceux qui trouveront la mort en se livrant au Jihad – Guerre Sainte-. Le troisième dessin incriminé est celui du dessinateur Cabu qui a fait la couverture du magazine. On y voit Mahomet se couvrant les yeux et dire qu'il « est dur d'être aimé par des cons... » .

Il doit expliquer le sens de son dessin à titre indicatif lors du deuxième jour du procès. François Bayrou témoignera également.

Caroline Fourest, journaliste, qui collabore à Charlie Hebdo, racontait que la décision de publier ces caricatures a été prise lorsque le rédacteur-en-chef de France-Soir avait été licencié pour, justement, les avoir reproduites. Un autre facteur, disait Philippe Val, avait été le déchaînement anti-danois dans nombre de pays musulmans.
Pour Philippe Val et les témoins en sa faveur, il est évident que ces caricatures tournent en dérision les islamistes et non pas les musulmans. Et qu'on ne peut en aucun cas parler de racisme.
Ainsi Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, précisait que ces caricatures visaient les terroristes qui utilisent l'Islam pour légitimer leurs idées.

L'un des témoins, cependant, finit par dire que la caricature au turban avait un caractère insultant...

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy, pourtant très critiqué par Charlie Hebdo, avait envoyé une lettre à Philippe Val qui a été lue devant Cour. Il y dit être pour « le droit de rire de tout, » et poursuit en disant qu'il « préfère l'excès de caricatures à l'abscence de caricatures. » Prise de position d'autant plus importante que c'est le ministre de l'Intérieur qui a achevé le travail entrepris par le P.S. lorsqu'il était au pouvoir, mais qu'il n'avait pu finir, à savoir la mise en place du Conseil Français du Culte Musulman. Conseil destiné à faire sortir l'Islam de France des caves ou garages tenant lieu de lieux de prières et censé réguler les fonds reçus par ces mosquées ou prévenir les prêches des extrémistes. Or, Dalil Boubakeur est le Président de l'UOIF qui appartient à ce Conseil....

Le Premier Secrétaire du P.S., François Hollande témoignait également en faveur de Philippe Val.
Denis Jeambar, alors directeur de l'Express, et qui avait reproduit les caricatures dès leur publication expliquait que Serge Dassault lui avait demandé d'en arrêter la publication. Ce qui se serait traduit par la non publication de l'hebdomadaire. Et Denis Jeambar avait dit aussi qu'il donnerait sa démission. L'hebdomadaire parût. Or, cette affaire eût lieu quinze jours avant un voyage de Jacques Chirac en Arabie Saoudite....

Caroline Fourest s'étonnait du changement d'attitude de Dalil Boubakeur, qu'elle connaît bien et expliquait qu'elle avait tenté de lui en demander l'explication. A ce propos il faut noter que l'avocat de la Mosquée de Paris est Maître Szpiner, qui serait l'avocat de l'Elysée. Or, le Président de la République avait violemment dénoncé la publication des caricatures danoises par Charlie Hebdo.

Il y avait foule en dehors du prétoire, la salle d'audience étant bondée. Il y a eu quelques incidents. Et un jeune converti à l'Islam répondait, sans rire, à une question en déclarant qu'une « femme peut être lapidée si Dieu le dit ». Déclarant par ailleurs à qui voulait l'entendre que l'on ne trouve que fraternité et amour dans les mosquées....

TEXTE REPRIS DU SITE RESILIENCE