22.11.07

POURQUOI ET COMMENT L'ISLAM TUE LES FEMMES

On entend souvent dire (par AI par exemple) que les crimes d’honneur si fréquents dans les populations islamiques (300 par an en Syrie ou 50 cette année dans les territoires palestiniens) proviennent d’usages culturels et non de la religion. C’est parfaitement faux: si les Musulmans tuent leurs femmes, c’est à cause de leur religion. Commençons par une anecdote qui s’est déroulée il y a deux ans sur le forum de libertyvox. Un intervenant défendait l’Islam sur ce thème en ces termes:

Un petit hadith (classé comme rare et précieux) qu’aucun barbu ne contestera raconte qu’un homme est venu trouver le prophète (saw) pour lui demander si il pouvait tuer lui-même sa femme dans le cas où il la trouverait au lit avec un autre homme. Le prophète a répondu que non, qu’il lui fallait trouver des témoins puis procéder à un jugement. L’homme répliqua que si il agissait de la sorte l’homme aurait le temps de s’enfuir. Le prophète se fâcha et la chassa en lui disant que c’est de cette manière que cela avait été révélé….

Et j’avais répondu:

Celui-ci vaut un arrêt sur image.

Un homme aurait trouvé bon de consulter le prophète de l’Islam pour lui demander s’il était autorisé à tuer sa femme. Peut-on imaginer la scène? Ô prophète, lumière de l’Islam, fontaine de sagesse, la grâce du Dieu miséricordieux soit sur toi, puis-je assassiner ma femme, au cas où je la trouverais au lit avec un autre homme?

Et le prophète ne dit pas: Non, ce n’est pas bien de tuer sa femme, c’est contre nature de tuer sa femme, Allah n’aime pas que les Musulmans tuent leurs femmes. Ou encore: que lui as-tu fait pour qu’elle t’inflige pareil affront – va et rend-la amoureuse de toi! Voire: tue l’homme, plutôt, si tu le peux.

Non, le grand homme déclara qu’il fallait trouver des témoins. Quatre témoins, en fait. Oui, car il faut dire que l’une de ses femmes, Aicha, avait été accusée de fornication, une fois, justement, avec trois témoins à charge. Alors le prophète de l’islam révéla (sourate 24) qu’il fallait quatre témoins dans un tel cas, et comme les témoins de la fornication de sa femme n’étaient que trois, ils furent fouettés (80 coups) pour faux témoignage.

Fin de l’arrêt sur image. Circulez.

Comme ces choses-là figurent dans le Coran, il est impossible aux juristes musulmans d’éviter de les appliquer. Et comme les hadiths, de plus, indiquent que le beau modèle (j’ai nommé le prophète de l’Islam) a fait lapider des femmes dans ce genre de situations (voir la réaction d’Anne-Marie Delcambre à mon post ci-dessus), la peine islamiquement justifiée pour l’adultère aggravé est la mort par jets de pierres. Ce qui souligne bien l’aspect mortel de l’acte.

Entre parenthèses, pour limiter les dégâts et éviter autant que possible de devoir prononcer ce dernier châtiment de toute évidence ignoblement barbare, les juristes musulmans ont (le plus souvent en majorité) exigé que les témoins, en plus d’être quatre, doivent avoir vu clairement l’acte et puissent témoigner que le membre de l’homme a pénétré autant que faire se peut celui de la femme, ce qui complique beaucoup les choses. Bien sûr, il peut arriver que la femme avoue et insiste (comme ici) ou qu’elle soit enceinte, ce qui prouve la consommation de l’acte et, selon la jurisprudence du prophète, entraîne la peine de mort par lapidation.

Il faut dire ici que, concrètement, les sociétés musulmanes réellement organisées ont répugné à appliquer cette peine. Il ne sied à aucun homme puissant de faire abattre des femmes. Ainsi, dans l’Empire ottoman, depuis le XVIe siècle, le spécialiste de droit islamique Rudolph Peters (page 93) n’a déniché des documents officiels que pour un cas de lapidation, en 1680, quand une femme a été exécutée de la sorte pour avoir fauté avec un Juif (trop c’est trop…).

Mais le sens de la loi est clair: la femme ne peut être que fautive dès lors qu’il y a eu acte admis ou constaté. Juridiquement, elle peut avouer valablement, mais ses dénégations n’ont aucune pertinence. Et si elle avoue avoir été pénétrée, elle est coupable de fornication, point final. En outre, pour la justice islamique, il y a acte dès qu’elle est enceinte ou qu’on trouve quatre témoins prêts à l’accuser formellement. Et concrètement, quatre témoins, c’est un peu juste, car si l’un deux flanche au dernier moment, ceux qui restent risquent 80 coups de fouet pour faux témoignage, si bien que pour passer par ce biais, il faut quasiment réunir une foule. L’émeute menace.

Ainsi, personne n’est tenté de soumettre ces cas à la justice. Ni les femmes, déclarées coupables dès qu’elles reconnaissent avoir été violées (voir cet exemple en Arabie Saoudite); ni les hommes, qui risquent 80 coups de fouet en témoignant contre la femme et 100 coups de fouet au titre de fornicateur. Voire la mort, si les juges décident d’appliquer la tradition du doux prophète.

Mais d’un autre côté, on ne peut pas simplement ignorer ces affaires, pas dans une société où l’Islam compte vraiment, car c’est une honte terrible pour toute la famille, puisqu’un péché déclaré mortel par le prophète, l’homme dont dépend le bien et le mal dans l’Islam, y a été commis. Alors, dès qu’il y a soupçon de fornication, on règle ça en famille. Et c’est forcément la femme, faible et que la justice islamique déclare coupable de toute manière, qui fait les frais de la réflexion. Et bien sûr, ce soupçon est d’autant plus facilement éveillé que la religion est très présente dans la vie des gens.

Il est certain que ce phénomène n’est pas exclusivement islamique, qu’il possède des racines extérieures et antérieures à l’Islam. Mais dans les sociétés de Musulmans pratiquants, si les hommes tuent les femmes pour des questions dites d’honneur, même aujourd’hui, au XXIe siècle, c’est d’abord et surtout à cause de leur religion et des comportements acquis que ses lois immuables ont imposées à ses fidèles. Ou faut-il dire à ses victimes?
November 21st 2007 Posted to Islam

TEXTE REPRIS DU SITE DE AJ MAIRET