15.3.08

IRAN : UNE NOUVELLE METHODE DE DESINFORMATION

A l’occasion d’un article consacré à Yann Richard, l’un des lobbyistes français du régime des mollahs, nous vous avions démontré que pour plaider en faveur des mollahs, l’idéal n’est plus d’écrire des articles, mais d’intervenir en tant qu’experts interviewés par des journalistes complices. C’est la nouvelle méthode de désinformation de tous les lobbyistes du régime des mollahs.

Nouvelle méthode de désinformation | Dans le cas d’un article, il faut rester sur un seul thème et en plus les lecteurs exigent de la logique de la part du soi-disant expert. Alors que dans le cas d’une interview, c’est la liberté totale : les réponses s’enchaînent rapidement et l’expert peut se contredire sans que les lecteurs ne décrochent agacés par ses contradictions. C’est ainsi que Delphine Minoui, lobbyiste du régime mais aussi journaliste au Figaro, officie désormais comme experte et donne des interviews à d’autres journalistes du Figaro !

Cependant cette nouvelle méthode de désinformation et de lobbying est loin d’être la preuve d’une perfection apportée à la méthode existante. Cette nouvelle ligne d’action est à l’image des contradictions et des confusions qui règnent au sein même du régime des mollahs.

Origines de ses contradictions | En effet, pendant très longtemps, le régime des mollahs a fonctionné en demandant à ses lobbyistes de défendre la thèse de l’existence de deux clans opposés, les réformateurs et les conservateurs. C’est ainsi que Delphine Minoui, Yann Richard, Bernard Hourcade, Azadeh Kian-Thiébaut, Fariba Adelkhah, Alexandre Adler, Mohammad-Reza Djalili, et quelques autres ont toujours tout expliqué par cette théorie.

Or, en mettant en avant cette théorie, les mollahs avaient toujours les mêmes objectifs : créer des crises et s’engager dans des négociations sans fin dans l’espoir d’épuiser l’adversaire et obtenir des compensations politiques. Ainsi dans la crise nucléaire, ils ont utilisé Khatami pour faire durer la crise et les négociations, mais ils durent égalent s’engager dans un certain nombre d’accords, afin de relancer la crise, ils ont changé le casting et remplacé le souriant Khatami par l’affreux Ahmadinejad. Ils espéraient épuiser les américains et obtenir un deal avantageux pour le régime.

Ahmadinejad devait céder sa place à un modéré qui pouvait signer le deal avec les Américains. Pour préparer le terrain pour ce deal, les mollahs devaient parallèlement donner un aspect politiquement correct à leur régime : ils ont également entrepris de mettre dans le paysage politique une gamme de figurines modernes des faux opposants syndicalistes, estudiantins ou féministes, preuves d’un bouillonnement civique et d’une vie associative démocratique.

Contradictions non-assumées | Or, leur plan a échoué et l’Amérique n’a pas cédé face à leurs manœuvres d’amplification de la crise. Washington a même publié un rapport de renseignement qui affirmait que Téhéran était loin de la bombe.

Dès lors, Téhéran devait relancer la crise par des attitudes anxiogènes et Ahmadinejad qui ne devait être qu’une passade est redevenu utile pour faire durer la crise. Le régime a brusquement décidé de mettre en avant des élus parlementaires ayant un profil similaire à Ahmadinejad sans pour autant renoncer à ses faux opposants, utiles en cas d’une entente trouvée par hasard avec Washington !

La situation est impossible à gérer pour les lobbyistes du régime qui doivent désormais expliquer d’une manière logique une chose et son contraire ! Ils doivent expliquer la logique de l’arrivée au pouvoir des ultra-durs issus des Pasdaran alors que pendant un an, ils avaient expliqué qu’Ahmadinejad avait économiquement échoué et qu’il partait battu d’avance à cause des étudiants, des syndicalistes et des féministes.

La seule solution iranienne trouvée est d’expliquer les choses séparément : c’est pourquoi les mollahs ont prié leurs lobbyistes d’éviter d’écrire des articles et de seulement donner des interviews où l’on enchaîne des réponses pour aborder tous les thèmes sans suivre un fil conducteur logique. Cette méthode décousue a aussi l’avantage d’ajouter à l’opacité du régime, c’est ce qu’il y a de mieux pour Téhéran alors que les mollahs eux-mêmes ne savent pas où vont les mener leurs différentes options.

Delphine Minoui, la plus assidue des lobbyistes des mollahs, a parfaitement compris la méthodologie des explications décousues et l’a même améliorée : elle a accordé deux interviews, l’une au quotidien Figaro et l’autre au Figaro Madame, pour aborder tous les thèmes chers aux mollahs dans une encore plus grande confusion. Dans les prochains jours, nous décortiquerons de manière succincte ses interventions ainsi que celle de Mohammad-Reza Djalili sur le Chat du Monde, une discussion parfaitement décousue.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG