19.3.08

JERUSALEM : UN TRACT PASSE INAPERCU

par Shraga Blum
in AROUTS7


Le 7 mars dernier, au lendemain de l'attentat du 7 mars, un tract a été diffusé dans la partie orientale de Jérusalem, mais qui n'a pas suscité l'intérêt des médias. Ce texte, probablement rédigé avant le massacre, ressemble fort aux nombreux tracts qui étaient diffusés lors de la 1ere Intifada. Il était signé "Commandement Unifié de Jérusalem" et s'adressait aux habitants arabes de la capitale: "Aux multitudes de notre peuple dans de la sainte capitale de la Palestine! Aux vaillants combattants de la Kibla! L'ennemi sioniste qui a volé notre terre accomplit en ce moment des massacres les uns après les autres, il se jette sur nos lieux saints, détruit nos maisons, nous impose des taxes, nous humilie et tente de judaïser Jérusalem notre capitale. L'ennemi sioniste et ses complices pensaient que la tranquillité dans la ville signifiait leur victoire, mais ce n'était que le calme avant la tempête…"

Ce tract appelle également à la démission de tous les Arabes qui font partie de la Commission de réconciliation initiée par la Police, ainsi que de tous ceux qui travaillent dans les services municipaux et sociaux. Les rédacteurs menacent ceux qui refuseront d'obtempérer de "mesures terribles".

Après l'attentat de Merkaz Harav, le Premier ministre avait tenté de "l'expliquer" en déclarant "qu'il était impossible de séparer Gaza de Jérusalem". Mais entre les émeutes de la Rue Salah'-a-Din d'il y a deux semaines, l'attentat contre la Yeshiva et celui perpétré hier contre un Rav de la Yeshiva Ateret Cohamin, il semblerait qu'il s'agisse là de causes autonomes, davantage liées à l'évolution de la situation sur le terrain que sur un élan de solidarité envers les "frères de Gaza": depuis quelques mois, suite à des accords passés entre le premier ministre Ehoud Olmert et le chef de l'AP, Abou Mazen, les activités de l"Orient House" et de l'Office palestinien du Commerce ont repris à Jérusalem. En 2001, à la suite d'une vague d'attentats sanglants, Ariel Sharon avait décidé de fermer l'"Orient House", qui avait servi de couverture à toutes sortes d'activités liées au terrorisme. En fouillant les lieux, les enquêteurs avaient trouvé d'innombrables preuves écrites de l'implication d'Arafat et du Fatah dans les vagues terroristes. Il est donc probable que le regain d'activité terroriste au sein de la capitale soit lié à celui de l'Autorité palestinienne. Les responsables sécuritaires s'étaient d'ailleurs fortement opposés en son temps à l'ouverture d'une telle institution.

L'intérêt des responsables palestiniens pourrait être le suivant: créer progressivement une instabilité dans la ville, afin de pousser Israël à des concessions et justifier un partage de la capitale aux yeux du monde entier.