1.3.08

LA MALEDICTION DES MODERES

Caroline Glick , THE JERUSALEM POST Feb. 29, 2008
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1204213985336&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull
Adaptation française de Sentinelle 5768 ©

Dix jours après les élections pakistanaises, les conséquences géopolitiques de la défaite du président Pervez Musharraf commencent à être examinées en détail. Et elles sont sinistres.
Sous tous les angles, le Pakistan est un Etat dysfonctionnel. Au moins 25 % de ses 160 millions d’habitants vivent dans un état de pauvreté abject. Un tiers des Pakistanais sont analphabètes. Le seul système scolaire prospère dans le pays est le système islamiste, où des millions d’enfants sont endoctrinés par des prêcheurs qui partagent la vision du monde, les croyances religieuses et les objectifs politiques d’al Qaïda et des Taliban.
De plus, avec le soutien populaire, les Taliban se battent actuellement pour étendre leur contrôle sur la province à la frontière Nord-Ouest du Pakistan. Ils contrôlent le nord et le Sud du Waziristan depuis 2005. Ils affirment maintenant leur emprise sur des concessions à Kurran, Kyber, Mohmand, Orakzai et Bajaur, et dans une grande part de la vallée de Swat. Ce contrôle, avec celui des Taliban et les gains territoriaux d’al Qaïda dans l’Est de l’Afghanistan l’an dernier, permettent aux deux organisations islamistes d’intensifier leur insurrection en Afghanistan et d’augmenter leur popularité au Pakistan.
Dans un article publié cette semaine, le chef de bureau au Pakistan du journal ‘Asia Time’, Syed Saleem Shahzad écrit qu’avec leurs gains territoriaux des deux côtés de la frontière, les Taliban et al Qaïda veulent créer un corridor stratégique depuis l’Ouest du Pakistan jusqu’à Kaboul pour couper les lignes d’approvisionnement des forces de l’OTAN avec le Pakistan. Ces lignes d’approvisionnement ont déjà été attaquées en janvier.
Shahzad a publié que l’armée pakistanaise et les forces de l’OTAN en Afghanistan s’apprêtent à prévenir l’offensive des Taliban et d’al Qaïda, prévue en avril, par une offensive de leur part en mars. Mais il note que les résultats des élections au Pakistan pourraient empêcher qu’une telle offensive ait lieu.
Les élections pakistanaises ont pris place sur la toile de fond des sévères mesures de Musharraf contre l’appareil judiciaire et la presse, et l’assassinat de l’ancienne premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto le 27 décembre. Elles ont couronné le veuf de Bhutto comme personnage d’influence, Asif Zardawi, qui lui a succédé comme chef du Parti du Peuple du Pakistan. Le PPP, qui a gagné la plupart des sièges parlementaires aux élections, a besoin de l’ancien rival politique de Bhutto, l’ancien premier ministre Nawaz Sharif, pour former une coalition de gouvernement au parlement. La Ligue Musulmane du Pakistan de Sharif est arrivée seconde aux élections.
Les promesses de campagne du PPP et de la LMP ont été centrées sur l’engagement de ramener le Pakistan à la loi civile, de faire annuler les amendements constitutionnels pré électoraux de Musharraf contre l’appareil judiciaire, et de restreindre le contrôle de l’armée sur la politique étrangère. Mais ce qui les unifie surtout, c’est leur engagement à obtenir un arrangement avec les Taliban. Lors d’une apparition devant les media après les élections, Zardawi a tendu une branche d’olivier aux Taliban et à al Qaïda en déclarant : « Nous aurons un dialogue avec ceux qui sont dans les montagnes et ceux qui ne sont pas au Parlement ».
Sharif a même été plus explicite. Sa campagne a été soutenue par A.Q. Khan, le père de l’arsenal nucléaire du Pakistan, et l’architecte de ses activités de prolifération nucléaire, qui ont élargi son soutien aux programmes nucléaires Nord-coréen, iranien et libyen.
Sharif soutient l’institution de la sharia, la loi coranique. Depuis les élections, Sharif a courtisé les partis islamistes et il a insisté sans détour pour que le prochain gouvernement pakistanais mette fin à la coopération de Musharraf dans la campagne conduite par les USA contre les Taliban et al Qaïda au Pakistan et en Afghanistan.
Après une rencontre lundi avec l’ambassadrice des USA Anne Patterson, Sharif a tenu une conférence de presse conjointe avec Qazi Hussain Ahmad, dont le parti islamiste ‘Jamaat i-Islami’ a boycotté les élections. Assis auprès du partisan déclaré des Taliban, Sharif a déclaré : « Jusqu’à présent, la guerre contre le terrorisme n’a pas été clairement définie pour la rendre acceptable pour tous, et nous voudrions que cette guerre ne soit pas menée seulement avec les fusils, et que l’option du dialogue soit aussi utilisée ».
Pour dire la vérité, le combat du Pakistan “avec les fusils” contre les Taliban et al Qaïda n’a pas été mené de façon très vaillante. Il a été ravagé par la corruption et le défaitisme. Depuis 2001, les USA ont fourni au Pakistan 5,4 milliards $ d’assistance militaire. Cette semaine, le journal ‘The Guardian’ a rapporté que les officiels américains considèrent que 70 % de cet argent a été dilapidé. Le gouvernement indien s’est plaint de façon répétée que le Pakistan dépense les fonds, qui étaient destinés à être utilisés pour combattre les Taliban et al Qaïda, pour l’achat de systèmes d’armes tels des F-16 qui ont été déployés le long de la frontière avec l’Inde.
Les résultats des élections pakistanaises mettent les USA dans une position où ils n’ont pas d’alliés puissants dans le pays, pour combattre les Taliban et al Qaïda. C’est une défaite avérée de la politique américaine. Et ce n’est pas surprenant.
Depuis les attaques du 11 septembre 2001 sur les USA, la clé de voûte de politique américaie envers le monde islamique a été assez claire. Les USA ont cherché à renforcer ceux opposés au jihad, et à combattre avec eux contre les jihadistes. La politique en elle-même est correcte. Mais elle a été mal exécutée.
Au Pakistan, les USA ont place tous leurs oeufs dans le panier de Musharraf après le 11 septembre, et s’attendaient à ce que, confronté à une superpuissance énorme, il partagerait l’intérêt de l’Amérique dans la destruction des Taliban. Mais ce n’est pas ce qui est advenu.
La stratégie politique de Musharraf a toujours été déterminée par son intérêt à conserver le pouvoir. Et alors que les USA n’ont jamais posé une véritable menace à son emprise sur le pouvoir, les jihadistes et les forces politiques non islamistes opposées à sa dictature militaire l’ont fait. Ainsi, plutôt que de combattre les jihadistes, il a cherché à se les concilier. Et plutôt que de travailler avec les démocrates, il les a réprimés.
Dans sa tentative pour s’arranger avec les jihadistes, Musharraf a rejeté les demandes des USA d’interroger A. Q. Khan sur ses activités dans la prolifération nucléaire. De même, Musharraf a rejeté des demandes répétées des USA de déploiement de ses forces à l’intérieur du Pakistan. Il a rejeté les offres américaines de former des unités antiterroristes. Il a refusé de purger les jihadistes des rangs de l’armée pakistanaise, ou de l’organisation du renseignement interarmées, elle-même fondateur d’al Qaïda et des Taliban. Plutôt que de vaincre les Taliban, Musharraf a autorisé l’humiliation de l’armée pakistanaise, et signé des « accords de paix » avec les Talibans dans le Nord et le Sud du Waziristan, en cédant en réalité la souveraineté sur ces zones au groupe jihadiste. Sans aucun plan de contre insurrection valide mis en place dans ces zones, les populations locales soumises à la férule des Taliban ont maintenu dans l’ensemble leur soutien tribal traditionnel à ce groupe.
Bien que l’arsenal nucléaire du Pakistan ait sans aucun doute influé sur la décision des USA de manier Musharraf avec des gants, le fait est que l’incapacité des USA à identifier correctement et soutenir les forces sociales et les individus au Pakistan qui partagent leur désir de vaincre les jihadistes, a été la règle plutôt que l’exception dans leur prise en charge de l’après 11 septembre du monde islamique en général. Les accords des USA avec le régime Moubarak en Egypte, et la dynastie des Saoud en Arabie sont des exemples clairs de pareils choix américains mal orientés de dirigeants qui ne s’opposent pas aux jihadistes.
L’exemple le plus frappant de ce penchant américain suivant le 11 septembre dans le choix mal avisé de ses alliés, c’est l’adoption par le gouvernement Bush du Fatah pour l’Autorité Palestinienne.
L’exemple palestinien ressort parce que, alors que les USA peuvent avoir des intérêts stratégiques en Egypte et en Arabie saoudite, qui comme au Pakistan, doivent conduire à se méfier de troubler les eaux politiques trop agressivement avec du libéralisme, de tels intérêts n’existent pas avec l’AP. Les Palestiniens n’ont pas de pétrole, ni de grande armée formée par les USA, ou de bombes nucléaires pour menacer les intérêts des USA. Par contre en Israël, les USA disposent d’un allié démocratique puissant et loyal, avec les moyens de combattre les jihadistes palestiniens. Et pourtant, plutôt que de tourner le dos au Fatah, les USA l’ont soutenu sans compter politiquement et financièrement, et ont formé des milices du Fatah, en s’opposant à tout plan militaire israélien pour vaincre le Fatah sur les champs de bataille militaire ou politique. Et comme le soutien des USA à Musharraf, le soutien des USA au Fatah est revenu pour les hanter, et continuera de les hanter à l’avenir.
Exactement comme l’administration Clinton a soutenu Yasser Arafat y compris pendant qu’il mettait sur pied ses armées terroristes tout en négociant avec Israël, de même l’administration Bush soutient le chef du Fatah et président de l’AP Mahmoud Abbas, alors qu’il met ses pas dans les traces d’Arafat. Abbas est un maître du double langage. Tout en faisant reluire un langage poétique sur ses aspirations pour la paix dans ses pourparlers avec les Israéliens et les Américains, au sein de l’AP, il soutient les terroristes, et dans ses discours aux auditoires arabes, il explique qu’il partage l’objectif stratégique des jihadistes de destruction d’Israël.
Jeudi dernier, le quotidien jordanien ‘Al-Dustur’ a transcrit un entretien avec Abbas. Là, le chef palestinien supposé modéré et allié des USA dans la guerre contre le terrorisme a dit clairement son soutien aux jihadistes, et à leur objectif de destruction d’Israël. Abbas s’est vanté de son refus à la conférence d’Annapolis en novembre dernier d’accepter l’identité juive de l’Etat d’Israël. Il a mis en avant que le seule différence qu’il a avec le Hamas – dont il espère qu’il rejoindra le Fatah dans un gouvernement d’unité – est qu’il pense que l’usage de la violence contre Israël est contreproductif aujourd’hui. Comme il l’a formulé : « Dans la conjoncture présente, je suis opposé à la lute armée parce que nous ne pouvons pas réussir avec. Mais peut-être que dans le futur, les choses seront différentes ».
Abbas a fanfaronné sur son rôle comme terroriste dans les années 1960, et sur le rôle du Fatah comme père fondateur du terrorisme moderne. Selon ses termes : « Nous, le Fatah, avons eu l’honneur de conduire la résistance*, et nous avons enseigné la résistance à tous, y compris au Hezbollah, qui s’est entraîné dans nos camps militaires ».
En 2002, le Président George W. Bush a Presque mis fin au soutien des USA au Fatah quand il ordonna en priorité aux Palestiniens de mettre fin au soutien au terrorisme, et de libéraliser leur société. Ses déclarations furent accueillies avec jubilation non seulement par les Israéliens, mais par beaucoup de Palestiniens qui ont souffert sous la botte des terroristes depuis qu’Arafat avait établi l’AP en 1994. Et pourtant, plutôt que d’exécuter sa politique déclarée, et de donner du pouvoir aux Palestiniens qui partageaient son opposition au jihad, Bush leur tourna le dos, prétendit qu’Abbas était un libéral réformateur, et l’adopta comme allié des USA.
Ce mois-ci, un article remarquable** publié dans le ‘The Wall Street Journal’, co-écrit par Natan Sharansky et l’activiste des droits de l’homme palestinien Bassam Eid, reprochait à Bush son soutien persistant au Fatah.
Les auteurs écrivaient : « Plutôt que d’établir un lien clair entre le soutien à l’AP et la reforme, et d’adopter ouvertement les véritables réformateurs palestiniens qui sont les vrais allies du monde démocratique, on promet des milliards à Abbas bien qu’il n’ait rien fait. Avec les media entièrement sous son contrôle, la provocation à la haine continue, et personne ne soulève des objections sérieuses. Il est, nous dit-on, ‘trop faible’ pour agir ».
La situation au Pakistan est grave. Et ses implications sont claires. En tête du combat contre les forces du jihad mondial, les USA doivent redoubler d’efforts pour rechercher et cultiver les forces anti-jihadistes dans le monde islamique. D’ici là, plutôt que de gagner la guerre, ils continueront d’être contrecarrés par tous les Musharraf, Zardawi, Sharif, Moubarak et Abbas du monde, qui font la promotion du jihad tout en parlant de modération, de stabilité et de démocratie.
Notes du traducteur :
* Résistance : euphémisme pour désigner le terrorisme dans la propagande palestinienne, relayée par la presse bobo post-soixante-huitarde au cerveau lavé par les « résistants de salon » à la Jean Paul Sartre. Son égérie Simone de Beauvoir, dans un bel élan de sincérité, révélait que « les années de l’occupation [sous Vichy] avaient été les plus belles de leur existence ».
** Cet article, traduit en Français lors de sa parution le 10 février 2008, et donné en pièce jointe
The curse of the moderates
Caroline Glick , THE JERUSALEM POST Feb. 29, 2008
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Ten days after the Pakistani elections, the geopolitical consequences of President Pervez Musharraf's defeat are beginning to come into focus. And they are grim.
By any measure, Pakistan is a dysfunctional state. At least 25 percent of its 160 million people live in abject poverty. A third of Pakistanis suffer from illiteracy. The only prospering school system in the country is the Islamist system, where millions of children are indoctrinated by preachers who share the world views, religious beliefs and political goals of al-Qaida and the Taliban.
As to that, with popular backing, the Taliban is currently fighting to extend its control over Pakistan's Northwest Frontier Province. It has controlled North and South Waziristan since 2005. It is now asserting its control over the Kurran, Kyber, Mohmand, Orakzai and Bajaur agencies and much of the Swat Valley. This control, together with the Taliban and al-Qaida's territorial gains in eastern Afghanistan over the past year, are enabling the two Islamist organizations to intensify their insurgency in Afghanistan and to increase their popularity in Pakistan.
In a report this week, Asia Time's Pakistan bureau chief Syed Saleem Shahzad wrote that with their territorial gains on both sides of the border, the Taliban and al-Qaida intend to create a strategic corridor from western Pakistan to Kabul and cut off NATO forces' supply lines from Pakistan. Those supply lines were already attacked in January.
Shahzad reported that the Pakistani military and NATO forces in Afghanistan are gearing up to preempt the Taliban-al-Qaida offensive, scheduled for April, with an offensive of their own in March. But he notes that the election results in Pakistan could prevent such an offensive from taking place.
Pakistan's elections took place against the backdrop of Musharraf's crackdown against the judiciary and the press, and former Pakistani prime minister Benazir Bhutto's December 27 assassination. They crowned as kingmaker Bhutto's widower, Asif Zardawi, who succeeded her as head of the Pakistan People's Party. The PPP, which won the most parliamentary seats in the elections, needs Bhutto's former political rival, former prime minister Nawaz Sharif, to form a governing coalition in parliament. Sharif's Pakistan Muslim League came in second in the elections.
Campaign pledges by both the PPP and the PML centered on a commitment to return Pakistan to civilian rule, overturn Musharraf's pre-election constitutional amendments against the judiciary and curb military control over foreign policy. But what most unifies them is their commitment to reach an accommodation with the Taliban. In a post-election media appearance, Zardawi extended an olive branch to the Taliban and al-Qaida stating, "We will have a dialogue with those who are up in the mountains and those who are not in parliament."
Sharif has been even more explicit. His campaign was supported by A.Q. Khan, the father of Pakistan's nuclear arsenal and the architect of its nuclear proliferation activities, which extended support to the North Korean, Iranian and Libyan nuclear programs.
Sharif supports the institution of Shari'a law. Since the elections, Sharif has courted the Islamist parties, and he has been outspoken in his insistence that the next Pakistani government end Musharraf's cooperation with the US-led campaign against the Taliban and al-Qaida in Pakistan and Afghanistan.
After meeting Monday with US Ambassador Anne Patterson, Sharif held a joint press conference with Qazi Hussain Ahmad, whose Islamist party Jamaat i-Islami boycotted the elections. Sitting next to the overt Taliban supporter, Sharif said, "So far the war on terrorism has not been clearly defined to make it acceptable for everyone and we would like that this war should not be fought with the gun alone and the option of dialogue should also be used."
Truth be told, Pakistan's fight "with the gun" against the Taliban and al-Qaida has not been particularly hard fought. What it has been is wracked with corruption and defeatism. Since 2001, the US has provided Pakistan with $5.4 billion in military assistance. This week the Guardian reported that US officials believe that some 70% of that money has been misspent. The Indian government has repeatedly complained that Pakistan is diverting the funds, which were supposed to be used to fight the Taliban and al-Qaida, to purchase weapons systems such as the F-16s that have been deployed along the Indian border.
The Pakistani elections results place the US in a position where it has no empowered allies in the country with which to fight the Taliban and al-Qaida. It is a clear defeat for US policy. And this is not surprising.
Since the September 11, 2001, attacks on the US, America's overarching policy towards the Islamic world has been clear enough. The US sought to empower forces opposed to the jihad, and to fight with them against the jihadists. The policy itself is correct. But it has been poorly implemented.
In Pakistan, the US placed all of its eggs in Musharraf's basket after September 11 and expected that faced with an outraged superpower, he would share America's interest in destroying the Taliban. But this is not what happened.
Musharraf's policies were always determined by his interest in retaining his grip on power. And while the US never made a credible threat to his grip on power, the jihadists and the non-Islamist political forces opposed to his military dictatorship did. And so, rather than combat the jihadists, he sought to appease them. And rather than work with democrats, he repressed them.
In his bid to accommodate the jihadists, Musharraf rejected US requests to interrogate Khan about his nuclear proliferation activities. So, too, Musharraf rejected repeated US requests to deploy its forces inside of Pakistan. He rejected US offers to train Pakistani counterterror units. He refused to purge jihadists from the ranks of the Pakistani army or the Inter-Service Intelligence organization that itself is the founder of al-Qaida and the Taliban. Rather than defeat the Taliban, Musharraf allowed the Pakistani military to be humiliated and signed "peace accords" with the Taliban in North and South Waziristan effectively ceding sovereignty over the areas to the jihadist group. With no competent counter-insurgency plan in place in the areas, the local populations under Taliban rule largely maintained their traditional, tribal support for the group.
Although Pakistan's nuclear arsenal no doubt informed much of the US's decision to handle Musharraf with kid gloves, the fact is that the US's inability to properly identify and support social forces and individuals in Pakistan that share its desire to defeat the jihadists has been the rule rather than the exception in its post-September 11 treatment of the Islamic world in general. The US's dealings with the Mubarak regime in Egypt and the House of Saud in Saudi Arabia are clear examples of the same misguided American embrace of leaders who do not oppose the jihadists.
THE MOST striking example of this post-September 11 American penchant for choosing its allies unwisely is the Bush administration's embrace of Fatah in the Palestinian Authority.
The Palestinian example stands out because while the US may have strategic interests in Egypt and Saudi Arabia that as in Pakistan make it leery of muddying the political waters with liberalism too aggressively, no such interests exist in the PA. The Palestinians do not have oil, a large, US-trained army, or nuclear bombs to threaten US interests with. And in Israel, the US has a strong, loyal, democratic ally with the means to combat Palestinian jihadists. And yet, rather than turn its back on Fatah, the US has lavishly supported it politically and financially, and has trained Fatah militias while opposing any Israeli military plan to defeat Fatah on the military or political battlefields. And like the US's support for Musharraf, the US's support for Fatah has come back to haunt it and will continue to haunt it in the future.
Just as the Clinton administration upheld Yasser Arafat even as he built his terror armies while negotiating with Israel, so the Bush administration upholds Fatah leader and PA Chairman Mahmoud Abbas as he follows in Arafat's footsteps. Like Arafat, Abbas is a master of double-speak. While waxing poetic about his yearning for peace in his talks with Israelis and Americans, inside the PA he supports terrorists, and in addresses to Arab audiences he explains that he shares the terrorists' strategic goal of destroying Israel.
On Thursday, Jordan's Al-Dustur daily ran an interview with Abbas. There the supposedly moderate Palestinian leader and US ally in the war on terror made clear his support for jihadists and their goal of destroying Israel. Abbas boasted about his refusal at the Annapolis conference last November to accept Israel's Jewish identity. He argued that the only difference he has with Hamas - which he hopes will join Fatah in a unity government - is that he thinks that the use of violence against Israel is counterproductive today. As he put it, "At this present juncture, I am opposed to armed struggle because we cannot succeed in it, but maybe in the future things will be different."
Abbas bragged about his role as a terrorist in the 1960s and about Fatah's role as the founding father of modern terrorism. In his words, "We [Fatah] had the honor of leading the resistance and we taught resistance to everyone, including Hizbullah, who trained in our military camps."
In 2002, President George W. Bush nearly ended US support for Fatah when he essentially ordered the Palestinians to end their support for terror and liberalize their society. His words were met with jubilation not only by Israelis but by many Palestinians who had been suffering under the terrorists' jackboot since Arafat established the PA in 1994. And yet, rather than implement his stated policy and empower those Palestinians who shared his opposition to jihad, Bush turned his back on them, pretended that Abbas was a liberal reformer and embraced him as a US ally.
This month, a remarkable article was published in The Wall Street Journal. Co-authored by Natan Sharansky and Palestinian human rights activist Bassam Eid, the article chided Bush for his insistence on supporting Fatah.
The authors wrote, "Rather than establish a clear link between support for the PA and reform, and openly embrace the genuine Palestinian reformers who are the democratic world's true allies, [Abbas] is promised billions despite having done nothing. With the media entirely under his control, incitement continues and no one raises serious objections. He is, we are told, too 'weak' to take action."
THE SITUATION in Pakistan is grave. And its implications are clear. As the leader of the fight against the forces of global jihad, the US must redouble its efforts to seek out and cultivate the anti-jihadist forces in the Islamic world. Until it does so, rather than win the war, it will continue to stymied by the Musharrafs, Zardawis, Sharifs, Mubarak's and Abbases of the world who promote jihad while speaking of moderation, stability and democracy.