8.3.08

LA SUISSE DES CONSTERNES

Voici le texte du communiqué officiel du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) condamnant l’attentat d’hier à Jérusalem:

Berne, 07.03.2008 - La Suisse a pris connaissance avec consternation de l’attentat commis jeudi soir contre un institut d’études talmudiques dans le quartier de Kiryat Mosche à Jérusalem ouest, provoquant la mort de 8 étudiants et plusieurs blessés. Elle condamne dans les termes les plus fermes cet acte de terreur contre des civils innocents et exprime aux proches des victimes ses profondes condoléances.

Il ne s’agissait pas d’un «attentat contre un institut», mais d’un meurtre raciste visant de jeunes Juifs. Il n’y a que des Juifs dans un tel endroit. Il s’agit d’un acte clairement antisémite, dirigé non pas seulement contre des «civils innocents», mais contre les représentants d’une communauté ethnique et religieuse spécifique. Il n’y a pas lieu, pour des gens honnêtes, d’en être consterné, mais furieux. Ce dont on peut se dire consterné, en revanche, c’est des manifestations de joie de certains, vivant en territoire judenrein, qui semblent trouver tout naturel de fêter un raciste qui a assassiné des étudiants désarmés dans une école. Ne pas être furieux contre de tels assassins racistes et ne pas être consterné devant des gens aussi lamentables, c’est les encourager.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) réitère sa profonde préoccupation devant la dégradation constante de la situation à Gaza et dans le sud d’Israël. Il appelle toutes les parties au conflit au respect intégral du droit international humanitaire, qui prohibe les attaques contre la population civile.

Le DFAE ignore ici activement que certaines «parties au conflit» se moquent éperdument du droit international humanitaire, mieux: qu’elles misent à fond sur une asymétrie qui ne fonctionne guère que parce que des instances telles que le DFAE veulent oublier systématiquement sa présence. En mettant sur le même pied un État de droit, qui doit répondre de toutes les actions de ses membres, et des organisations qui ne respectent rien, on favorise les criminels.

Ces violences font obstacle à la paix. Seule la voie diplomatique permettra la création d’un État palestinien vivant en paix et en sécurité avec Israël.

Ce qui fait aussi obstacle à la paix, ce sont des gens comme les responsables du DFAE, qui s’obstinent à prôner des stratégies qui n’ont fait que dégrader la situation depuis les années 1990 et à traiter avec des partenaires, comme le Fatah de Mahmoud Abbas, dont tout indique qu’ils sont de mauvaise foi et n’ont de toute manière aucune influence sur les terroristes.

Et il faut comprendre ici que cet acte raciste s’inscrit dans un cadre culturel où on inculque la haine dans les écoles, où les organes officiels appellent au terrorisme où les médias participent à fond à une politique victimaire infâme. Tout cela aussi, le DFAE veut l’ignorer, dans son petit communiqué propret. C’est à se demander de quelle paix on rêve, au DFAE, et quel avenir on y prépare.

TEXTE REPRIS DU SITE DE A J-MAIRET