3.3.08

MANIFESTATIONS PRO-HAMAS


Un peu partout en province et dans la capitale, les manifestations pro-Hamas se succèdent à un rythme effréné. N’exagérons rien tout de même, disons qu’elles se succèdent.

Profitant de la campagne électorale, les organisateurs exercent un certain chantage au vote vis-à-vis des partis et des candidats. Peu, à vrai dire, s’y laissent prendre.

A Toulouse, une vingtaine de participants, à Poitiers, 12 personnes, et pour la région PACA, la plupart des défilés annulés faute de participants.

Ces manifestations, pour certaines à l’initiative des comités France-Palestine qui voient dans les combats des dernières 48 heures la preuve qu’Israël est un pays fasciste, rassemblent les aigris des partis d’extrême gauche, main dans la main avec des membres de l’UOIF et des mosquées repérées comme «légèrement» extrémistes.

A Paris, 200 personnes ont défilé aux cris de «Nous sommes tous des Palestiniens !».

Plusieurs slogans plus vindicatifs en arabe ont été entendus. «Nasrallah, tire sur Tel Aviv !» demandaient-ils en reprenant le slogan des candidats aux attentats-suicide «Avec notre âme, avec notre sang, nous allons conquérir la Palestine».

Le dicton «Sionisme, fascisme, c'est vous les terroristes!» a également eu beaucoup de succès.

Le Nouvel Observateur note que «deux drapeaux jaunes du Hezbollah ont d'ailleurs été brandis dans la foule, provoquant un petit débat parmi les manifestants».

Mais la politique intérieure n’était pas absente des préoccupations des manifestants, puisque certains n’ont pas hésité à traiter Sarkozy de «collabo».

«Les nazis ont commis la Shoah, la France était complice. Les sionistes commettent une nouvelle Shoah, la France toujours complice», accusait une pancarte tenue par deux jeunes femmes voilées.

Rien que de très habituel finalement dans une société qui s’est accoutumée à l’innommable et qui ne réagit plus en présence de déclarations odieuses.

Ce que les médias passent sous silence, en revanche, sont les dérives et les agressions qui ont eu lieu en marge de la manifestation. Le MRAP, la CAPJPO déclareront bien entendu que ces agissements étaient le fait d’éléments incontrôlés qui n’avaient rien à voir avec la dignité du cortège.

Ils avaient adopté la même ligne de défense lorsque des jeunes du mouvement Hashomer s’étaient fait violemment agressés lors des manifestations du printemps 2003 contre la guerre en Irak.

Là encore, la comparaison «sionisme = fascisme» était clairement évoquée dans la manifestation, l’Etoile de David comparée à la Croix gammée.

Les médias ont été d’une discrétion de bluette pour relater les agressions d’hier.

Mais certains membres de Primo ont suivi cette manifestation. Des internautes ont fait part au Nouvel Obs de leur stupéfaction :

"Passant boulevard des Italiens avec mon épouse, nous avons été témoins d'actes beaucoup plus graves que ceux relatés. Alors que des jeunes juifs portant kippas sortaient du cinéma, ils ont été violemment pris à partie par des individus venus de cette manifestation, s'en est suivie une échauffourée générale, les vigiles du cinéma ayant dû intervenir pour faire rentrer les jeunes gens agressés dans le cinéma. Voir cela à Paris en 2008, c'est vraiment effroyable, et je m'étonne de ne rien avoir entendu sur ce sujet." (Lire sur Le Nouvel Obs)

L’un des jeunes agressés est à l’hôpital. Les autres, protégés par le service d’ordre du cinéma, ont pu s’en sortir sans trop de dégâts.

Un journal faisant correctement son travail devrait s’interroger sur ces violences. Un média responsable dirait la cause et se poserait la question de savoir s’il est licite, en France et en 2008, de voir une bande de dégénérés agresser des jeunes sous prétexte qu’un pays se défend contre une attaque qui dure depuis maintenant 7 ans.

Est-il admissible que des jeunes sortant d’un cinéma soient frappés lors d’une manifestation favorable à un groupe terroriste ?

L’évidence commande de répondre par la négative. Mais il n’y a plus rien d’évident en France.

L'honnêteté intellectuelle commande de répondre non, et urgemment.

L'intelligence le voudrait également. Mais l'intelligence, c'est un peu comme les parachutes. Quand on n’en a pas, on s'écrase. C'est un peu ce que fait notre pays en ne réagissant pas de manière ferme et unanime à ces actes de violence.

© Primo, 3 mars 2008

Auteur : Primo-Europe
Date d'enregistrement : 03-03-2008