2.3.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

Violents combats dans la bande de Gaza : 2 soldats et 54 Palestiniens tués
2 mars 2008 - Le Flash info du Jerusalem Post édition française

Deux soldats de Tsahal et au moins 54 Palestiniens ont été tués vendredi soir et samedi dans des combats dans la bande de Gaza. Depuis mercredi, le bilan provisoire s’élève à 86 morts dans cette nouvelle flambée de violence qui menace l’amorce de relance des négociations de paix.

La direction palestinienne, qui a usé de mots comme "Holocauste" ou "génocide" pour qualifié les opérations israéliennes, a préconisé samedi de suspendre les pourparlers avec l’Etat juif, qui de son côté pourrait lancer une vaste incursion dans la bande de Gaza, à quelques jours de la visite dans la région de Condoleezza Rice pour soutenir le processus de paix.

A la demande des autorités palestiniennes, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence pour évoquer la situation. Au moins deux enfants, dont un bébé, ont été tués, ainsi que 25 membres du Hamas, selon l’organisation, dans les affrontements de samedi qui, avec au moins 54 morts sont les plus meurtriers depuis le début de la seconde Intifada en 2000.

Barak affirme qu’une vaste opération terrestre à Gaza est "réelle et tangible"

Le ministre de la Défense Ehoud Barak a déclaré dimanche 2 mars que l’opération de Tsahal contre les Palestiniens qui tirent des roquettes sur Israël depuis Gaza va s’intensifier, et qu’une vaste opération terrestre était "réelle et tangible".

Il s’exprimait à la radio de l’armée au lendemain des violences dans lesquelles au moins 54 Palestiniens et deux soldats de Tsahal ont été tués.

Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’escalade des violences israélo-palestinienne

Le Conseil de Sécurité de l’ONU, qui s’est réuni samedi 1er mars en urgence, a condamné l’escalade des violences dans le sud d’Israël et dans la bande de Gaza, exhortant les Israéliens et les Palestiniens à cesser immédiatement tous les actes de violence.

Les membres du Conseil ont aussi affirmé que cette recrudescence des violences ne devait pas empêcher le processus de création d’un Etat palestinien au côté d’Israël.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a dénoncé pour sa part les tirs de roquettes et il a appelé à "la cessation immédiate de tels actes de terrorisme". Mais il a aussi condamné ce qu’il a qualifié d"’utilisation de la force disproportionnée et excessive qui a tué et blessé tant de civils".

L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vitali Chourkine, a résumé les résultats de la réunion, qui a duré cinq heures, tenue à la demande des autorités palestiniennes et des membres de la Ligue Arabe qui attendent de la communauté internationale une condamnation des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.

Les experts du Conseil vont se retrouver lundi pour discuter d’un projet de résolution que la Libye a fait circuler, pour le compte des Palestiniens et des nations arabes, qui condamnerait fermement le massacre de civils innocents, et notamment d’enfants.

Elle "appelle à un arrêt immédiat de tous les actes de violence, y compris des attaques militaires et des tirs de roquettes, et appelle toutes les parties à respecter le cessez-le-feu".

La probabilité qu’une telle résolution soit votée à l’ONU demeure faible en raison des objections des Etats-Unis et des pays européens, l’ambassadeur américain Zalmay Khalilzad estimant notamment que ce n’était pas "une résolution équilibrée".

La France "condamne" l’opération militaire israélienne à Gaza

La France a "condamné" samedi 1er mars l’opération de Tsahal à Gaza qui a fait vendredi soir et samedi au moins 54 morts parmi les Palestiniens et tué deux soldats israéliens.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères indique que "la France condamne les tirs de roquettes sur les villes d’Israël, ainsi que l’opération militaire israélienne qui se traduit par de nombreuses victimes parmi les populations civiles palestiniennes".

Le Quai d’Orsay juge la situation à Gaza "extrêmement préoccupante" et "s’inquiète de cette escalade de la violence qui menace la stabilité de la région et risque de porter atteinte à la poursuite du processus de paix".

Les Palestiniens menacent de suspendre les pourparlers avec Israël

Les dirigeants palestiniens ont menacé samedi 1er mars d’arrêter les pourparlers de paix avec l’Etat hébreu, après l’escalade dans l’offensive israélienne sur Gaza.

Ahmed Qoreï, principal négociateur côté palestinien, a annoncé à l’issue d’une réunion à Ramallah que le président Mahmoud Abbas était favorable à une suspension des pourparlers de paix. "Je pense que ça va être suspendu", a-t-il déclaré. "Ce qui se passe à Gaza est un massacre de civil, de femmes et d’enfants, une tuerie collective, un génocide", a ajouté Ahmed Qoreï. "Nous ne pouvons pas supporter ce que les Israéliens font, et ce que les Israéliens font ne donne pas au processus de paix une quelconque crédibilité".

L’invité israélien du Salon du Livre de Paris dérange

Le choix d’Israël comme invité d’honneur du Salon du Livre 2008 à Paris, l’année des 60 ans de la création de l’Etat hébreu, continue d’irriter des intellectuels arabo-musulmans, malgré les protestations de neutralité de l’organisateur. Le Liban a déjà fait savoir qu’il boycottait l’événement.

Serge Eyrolles, l’organisateur du Salon et président du Syndicat national de l’édition, a ajouté vendredi 29 février dans un entretien à l’Associated Press que le Maroc, la Tunisie et l’Algérie avaient annulé la réservation de leurs stands officiels bien que des auteurs et éditeurs de ces pays maintiennent leur venue.

L’Organisation éducative, scientifique et culturelle islamique a également exhorté mardi dernier ses 50 Etats membres à boycotter le Salon du Livre, pour protester contre l’honneur fait selon elle à l’Etat hébreu "malgré ses atrocités, l’oppression, la famine et le siège du peuple palestinien". Le syndicat des écrivains palestiniens et des groupes égyptiens ont fait la même demande aux éditeurs arabes.

La Foire du Livre de Turin, qui a lieu en mai, affronte une tourmente similaire, pour avoir elle aussi choisi de rendre hommage aux auteurs israéliens. Le Salon du Livre de Paris, qui se tiendra du 14 au 19 mars, a pour sa part invité 39 écrivains, parmi lesquels Amos Oz et David Grossman.

Serge Eyrolles déplore évidemment cette levée de boucliers. "Je ne suis pas ministre. Je suis éditeur et je suis là pour faire connaître l’écriture (...) à des lecteurs", a-t-il expliqué à l’AP. "Je suis très surpris par cette attitude politicienne qui ne correspond pas du tout à notre objectif, qui est d’inviter la littérature israélienne et pas l’Etat d’Israël."

L’éditeur se défend aussi d’avoir voulu célébrer le 60e anniversaire de la création d’Israël, assurant que l’Etat hébreu demandait un hommage pour ses écrivains depuis cinq ans. En outre, a-t-il argué, nombre des auteurs invités militent pour la création d’un Etat palestinien indépendant.

L’aviation israélienne détruit les bureaux du Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh à Gaza

Tsahal a mené dimanche 2 mars un raid aérien dans la bande de Gaza contre les bureaux du Premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont rapporté des témoins.

Selon ces mêmes sources, les bâtiments du responsable palestinien ont été entièrement détruits, touchés par trois missiles tirés depuis des hélicoptères.

L’attaque aérienne s’est produite à 2h00 du matin et a fait cinq victimes légères, touchées par des éclats de verre.

L’Egypte rouvre le passage de Rafah pour les blessés palestiniens

L’Egypte a rouvert son seul poste frontière avec la bande de Gaza dimanche 2 mars pour permettre l’évacuation des blessés dans les combats qui ont fait au moins 54 morts samedi, selon un responsable médical.

Vingt-sept ambulances ont été dépêchées au point de passage de Rafah pour transférer 150 à 200 blessés vers les hôpitaux du Sinaï et de la région, a précisé Emad Kharboush à l’hôpital El-Arish situé près de la frontière israélienne. "Nous avons mobilisé tous nos moyens pour recevoir et soigner nos frères palestiniens", a-t-il ajouté.

C’est la première fois que l’Egypte accepte de rouvrir Rafah depuis que le Hamas a fait sauter des secteurs entiers du mur frontalier le 23 janvier, et depuis que des centaines de milliers de Palestiniens ont traversé.

De son côté, l’agence saoudienne de presse SPA a cité un responsable du gouvernement s’exprimant sous le couvert de l’anonymat qui, comparant les actions israéliennes à Gaza à des "crimes de guerre nazis", a promis que l’Arabie saoudite contribuerait à reconstruire "chaque maison palestinienne détruite par le nazisme d’Israël."

Sderot : bientôt 30 secondes pour se mettre à l’abri, au lieu de 15

Les résidents d’Ashkelon et de Sderot disposeront bientôt de plus de temps pour courir se mettre à l’abri. Selon le colonel Hilik Sofer, officier supérieur de la Défense civile, le système d’avertissement Couleur Rouge devrait être amélioré et retentir 30 secondes avant tout tir de roquette.

L’itération actuelle du système, qui a été activé dans Ashkelon pour la première fois tard vendredi soir la nuit, donne environ 15 secondes entre le moment où la sirène retentit et le premier impact.

Les dirigeants palestiniens qualifient l’opération de Tsahal d’’Holocauste’

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a vivement condamné les attaques israéliennes, s’insurgeant du lourd bilan humain dans la bande de Gaza, que son gouvernement n’administre plus depuis la prise de contrôle du Hamas en juin dernier. "La réponse à ces roquettes ne peut être aussi dure et odieuse", a-t-il déclaré. "Elle est aujourd’hui décrite comme un holocauste", mot utilisé précédemment par le dirigeant du Hamas en exil Khaled Mechaal.

Le principal négociateur palestinien, Ahmed Qoreï, a déclaré que les dirigeants de l’Autorité palestinienne, dont Abbas, ont préconisé samedi la suspension des pourparlers de paix avec Israël. "Je pense qu’il vont être suspendus", a-t-il déclaré, accusant Israël de décrédibiliser le processus de paix. "Ce qui se passe à Gaza est un massacre de civils, de femmes et d’enfants, une tuerie collective, un génocide".

Depuis Damas, Khaled Mechaal a accusé "Israël de perpétrer depuis 60 ans un véritable Holocauste contre le peuple palestinien". "Israël veut exagérer les chiffres de l’Holocauste pour en faire une tragédie telle que personne d’autre ne puisse avoir sa propre tragédie", a poursuivi Khaled Mechaal devant des journalistes. Quant à Mahmoud Abbas, a-t-il dit, il "fournit une couverture à l’Holocauste israélien".

Si le Hamas assimile souvent l’armée israélienne aux "Nazis", il a rarement employé le mot d"’Holocauste" ou "Shoah." Il semble répondre ici au vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnai, qui a dit vendredi que les Palestiniens "attiraient sur eux une plus grande ’Shoah"’.

Khaled Mechaal a également mis en garde Israël contre toute invasion de la bande de Gaza et a appelé les Arabes et musulmans du monde entier à "descendre dans les rues d’Orient et d’Occident (...) pour dire au monde que ’nous ne voulons pas rester silencieux face à cet holocauste"’.
INTERNATIONAL

Election présidentielle en Russie : victoire annoncée pour Medvedev

Les Russes devraient choisir dimanche 2 mars Dimitri Medvedev, dauphin adoubé par Vladimir Poutine, pour succéder au très populaire président sortant dans une élection sans suspense.

Les bureaux de vote ont ouvert dès samedi soir dans les provinces les plus orientales de ce pays qui s’étend sur onze fuseaux horaires. "Je suis de bonne humeur. Le printemps est là", a déclaré Dimitri Medvedev, un ancien avocat de 42 ans, en allant voter dimanche à Moscou. "La saison a changé", a-t-il ajouté.

La seule incertitude du scrutin est la participation. A midi heure de Moscou, elle s’élevait à 15% au niveau national, selon le chef de la commission électorale Vladimir Chourov.

Les détracteurs du régime dénoncent par avance le scrutin, qui selon eux ne dépasse guère une mise en scène de la reconduite du pouvoir en place. De fait, aucun représentant de taille de l’opposition ne figurera sur les listes, et Medvedev a annoncé qu’il nommera, s’il est élu, Poutine au poste de Premier ministre

Report à lundi du vote au Conseil de sécurité sur de nouvelles sanctions contre l’Iran

La Grande-Bretagne et la France ont reporté à lundi 3 mars la réunion du Conseil de sécurité consacrée à une troisième série de sanctions contre l’Iran, cherchant à élargir le soutien à leur projet de résolution.

Les deux pays souhaitent obtenir la plus vaste adhésion possible, comme pour les deux séries de sanctions précédentes. Mais vendredi, les diplomates avaient encore à gérer les réticences de quatre membres non-permanents du Conseil, la Libye, l’Indonésie, l’Afrique du Sud et le Vietnam, et l’ONU a donc annoncé que le vote, prévu samedi, avait donc été reporté à lundi matin.

Le Vietnam a proposé plusieurs amendements au projet franco-britannique, et selon des diplomates, le président français Nicolas Sarkozy, en visite en Afrique du Sud jeudi et vendredi, s’est entretenu du dossier avec son homologue Thabo Mbeki, et était également en contact avec les Libyens.

L’Iran, par la voix du porte-parole gouvernemental Gholam Hossein Elham, a qualifié samedi de "futiles" les débats en cours au Conseil de sécurité.

Le projet de résolution étendrait à d’autres responsables iraniens du programme nucléaire les restrictions de voyage et les gels des avoirs déjà en vigueur, et imposerait une interdiction de voyage à ceux les plus impliqués dans les activités de prolifération.

Pour la première fois, il imposerait un embargo commercial sur les produits ayant un usage à la fois civil et militaire et introduirait la surveillance de deux banques suspectes.

France : Gollnisch se pourvoit en cassation

Le vice-président du Front national Bruno Gollnisch, condamné jeudi 28 février à trois mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour contestation de crimes contre l’humanité par la cour d’appel de Lyon, a annoncé dimanche son intention de se pourvoir en cassation.

"Ce système de police est inique. Je veux aller jusqu’au bout pour être innocenté", a déclaré le No2 du FN.

Bruno Gollnisch, professeur à l’université Lyon III, a été suspendu pour cinq ans de ses fonctions d’enseignant-chercheur en mars 2005. Interrogé sur les chambres à gaz lors d’une conférence de presse à Lyon le 11 octobre 2004, le député européen avait répondu : "Je ne nie pas les chambres à gaz homicides. Mais je ne suis pas spécialiste de cette question et je pense qu’il faut laisser les historiens en discuter. Et cette discussion devrait être libre".

Le Monde : l’AIEA dispose des preuves sur le programme nucléaire militaire iranien

Dans son édition de samedi, le quotidien français Le Monde affirme que l’Agence internationale de l’énergie atomique détiendrait des preuves selon lesquelles l’Iran aurait poursuivi son programme atomique militaire après 2003.

Ces informations de l’AIEA vont à l’encontre du rapport des services de renseignements américains publié en septembre dernier. Ce rapport minimisait la portée du programme nucléaire iranien.

Damas critique le déploiement américain annoncé au large du Liban

Le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Moallem a jugé samedi 1er mars que l’envoi d’une flottille américaine au large des côtes libanaises constituait une menace à la sécurité régionale, avertissant Washington qu’il ne pourrait pas imposer sa solution dans la crise politique au Pays du Cèdre.

Le déploiement à venir d’au moins trois navires de guerre, dont l’USS Cole, annoncé jeudi, a été jugé "inacceptable" par le quotidien gouvernemental syrien Tichrine.

"Il y a une histoire d’interventions de la flotte américaine au Liban. Je pense que ces expériences n’ont pas été du tout utiles", ajoute le chef de la diplomatie syrienne.

Le déploiement semble destiné à faire monter la pression à l’heure où le bras de fer s’éternise au Liban entre le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora et l’opposition pro-syrienne, emmenée par le Hezbollah. "Cela devrait conforter nos amis", déclarait vendredi le porte-parole du Département d’Etat Tom Casey, ajoutant que ces navires serviraient aussi de "rappel que nous sommes là" pour les ennemis des Etats-Unis.

"Une telle démonstration de force ne sera pas utile et ne débouchera pas, comme ils l’affirment, sur la sécurité dans la région", a-t-il ajouté.

"Je dis à ces Libanais qui parient sur la démonstration de force américaine au large du Liban (...) que c’est un pari perdant. L’Amérique ne peut pas imposer une solution au Liban comme elle le veut".