23.5.08

La majorité des Israéliens contre un retrait du Golan


par Claire Dana Picard


Doit-on s'inquiéter des contacts entre le gouvernement israélien et les autorités syriennes ? Pour les résidents du Golan, il ne fait aucun doute que ces démarches sont préoccupantes. Leurs dirigeants ont donc décidé de convoquer mercredi soir tous les chefs des localités de la région pour débattre d'urgence de la question. Ils ont rappelé, bien entendu, que le Premier ministre Ehoud Olmert, était prêt à céder tout le plateau du Golan en échange d'un accord de paix avec la Syrie.


Le chef du conseil régional du Golan, Eli Malka, a déclaré au cours de la réunion : "Nous ne permettrons pas au Premier ministre, qui agit pour des raisons externes, de céder une partie du pays à l'Axe du Mal et de mettre en danger l'existence de l'Etat d'Israël". Il a ajouté: "Olmert agit à l'encontre de l'intérêt national et contre la volonté du peuple. Il nous met en danger et n'est donc pas digne de nous gouverner". Toutes les personnalités présentes ont lancé un appel aux "forces politiques et publiques" du pays, leur demandant de s'unir pour œuvrer en faveur du Golan.

Quant à l'opinion publique, il suffit de consulter les sondages pour constater qu'une large majorité refuse catégoriquement la moindre concession territoriale dans cette région d'Israël.

En effet, d'après un sondage réalisé par l'institut Maagar HaMohot, dirigé par le professeur Itshak Katz, il s'avère que 70 % des personnes interrogées estiment qu'il ne faut pas accepter de retrait, même en échange d'un traité de paix avec Damas. Seules 22 % ont déclaré qu'elles accepteraient de céder le Golan dans le cadre d'un accord global.

Par ailleurs, 57 % des Israéliens pensent que le moment choisi pour ces pourparlers n'est pas fortuit et qu'il est lié à l'enquête menée à l'heure actuelle contre le Premier ministre. Seul un tiers du public affirme qu'il n'existe aucun rapport entre les deux.

Le quotidien Haaretz rapporte un autre résultat intéressant du sondage qui a été réalisé par l'institut Maagar HaMohot: en effet, pour 65 % des Israéliens, il ne serait pas question d'accepter la division de Jérusalem pour un accord de paix avec le monde arabe. Il s'avère également que 68 % de la population israélienne ne veut pas changer le statut actuel (ce qu'Haaretz appelle "radicalisation des positions"), c'est-à-dire qu'elle souhaite maintenir la souveraineté israélienne sur la Judée-Samarie et sur le Golan.