21.10.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

Intérieur

Tzipi Livni demande une prolongation pour former le gouvernement

La ministre des Affaires étrangères et présidente du parti Kadima, Tzipi Livni, se rendra aujourd’hui au palais présidentiel afin d’obtenir du président Shimon Pérès une prolongation de deux semaines afin de former un gouvernement. En effet, écrit le Haaretz, quatre semaines après avoir été chargée de constituer un nouveau gouvernement, Mme Livni n’a toujours pas réussi à réunir autour d’elle une coalition qui lui permettra d’obtenir la confiance de la Knesset. Jusque là, rappelle le journal, le seul parti à avoir conclu un accord avec Kadima est le parti travailliste et encore, seule une déclaration de principe a été signée.

Les équipes de négociation de Kadima et du parti orthodoxe séfarade Shas se sont a nouveau réunies hier sans parvenir à un accord. Kadima aurait proposé d’ajouter au budget 2009 600 millions de shekels (120 millions d’euros) destinés aux allocations familiales tandis que Shas réclame toujours plus d’un milliard de shekels. Le grand-rabbin Ovadia Yossef, guide spirituel de Shas, a reçu hier le président du parti, Eli Yishaï, et lui a demandé de ne pas transiger sur les allocations familiales.

Les dirigeants de Shas, ajoute le journal, sont de plus en plus convaincus que Tzipi Livni ne pourra pas accéder aux demandes du parti à cause de l’opposition du ministre des Finances, Roni Bar-On. Ce proche allié de Tzipi Livni mène en effet depuis deux semaines une campagne personnelle contre l’octroi de budgets supplémentaires à Shas et a même laissé entendre qu’il démissionnerait si ces budgets étaient alloués.

Selon le Yediot Aharonot, Roni Bar-On se serait montré aussi très critique vis-à-vis de l’accord obtenu face au parti travailliste qu’il aurait comparé en privé à un accord « entre une maison de passe et un client ». M. Bar-On estime en effet que le président du parti travailliste, Ehud Barak, s’est surtout soucié de son statut personnel tout en obtenant de Tzipi Livni des budgets destinés à faire taire les critiques dans les rangs travaillistes.

Selon des proches de Tzipi Livni cités par le journal, l’objectif de la ministre des Affaires étrangères est de présenter un gouvernement et d’obtenir la confiance de la Knesset dès l’ouverture de la session parlementaire d’hiver, lundi prochain. Si les négociations avec Shas n’aboutissent pas d’ici là, Livni pourrait faire entrer le parti de gauche Méretz au gouvernement et réunir une coalition restreinte. Une telle démarche se heurtera cependant à l’opposition de l’aile droite de Kadima et notamment du ministre des Transports, Shaul Mofaz, qui s’oppose fermement à l’entrée de Méretz au gouvernement, surtout si cela doit se faire aux dépens de Shas. M. Mofaz a téléphoné hier à Eli Yishaï pour le convaincre de rejoindre le gouvernement.

Manifestation pour la libération de Guilad Shalit

Près de trois mille personnes se sont rendues hier près du point de passage de Kérem Shalom, entre le sud de la bande de Gaza et Israël, là où le soldat Guilad Shalit a été enlevé, le 25 juin 2006, rapporte le Yediot Aharonot. Les manifestants, et notamment le père de Guilad, Noam Shalit, ont réclamé du gouvernement qu’il agisse sans délai afin d’obtenir la libération du soldat enlevé. Auparavant, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué pendant quelques heures le passage de camions vers la bande de Gaza par le point de passage de Sufa.

Dans une interview à la radio militaire israélienne, Galey Tsahal, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a émis des réserves quant aux manifestations en faveur de Guilad Shalit, affirmant que de tels protestations risquent de faire grimper le prix réclamé par le Hamas. Ces propos ont suscité de vives réactions, notamment de la part de Noam Shalit qui a déclaré : « Le gouvernement a eu presque deux ans et demi pour ramener Guilad sans manifestations et sans protestations, mais ne l’a pas fait ». Pour Noam Shalit, le fait que des milliers de personnes aient participé au rassemblement montre que nombreux son ceux qui ne croient plus aux promesses des hommes politiques.

Régional

Olmert souhaiterait conclure un accord avec la Syrie avant son départ

Le Maariv révele que lors de leur rencontre il y a deux semaines à Moscou, le Premier ministre Ehud Olmert aurait demandé au président russe, Dmitri Medvedev, de faire pression sur le président syrien, Bachar Assad, pour que celui-ci reprenne les pourparlers de paix avec Israël, interrompus il depuis plusieurs semaines. M. Olmert aurait prié son interlocuteur russe de transmettre à Bachar Assad un message selon lequel il est encore possible de parvenir rapidement à un accord de paix entre les deux pays.

M. Medvedev a estimé quant à lui que les Syriens préfèrent attendre le changement de pouvoir aux Etats-Unis avant de reprendre les négociations avec Israël. Une approche désavouée par le Premier ministre israélien qui craint que le temps nécessaire à la mise en place effective des deux nouveaux gouvernements, à Washington et à Jérusalem, ne retarde considérablement la signature d’un accord de paix israélo-syrien.

Ehud Olmert estime en effet que, même s’il a remis sa démission, tant qu’il reste en fonction, il dispose de l’autorité pour faire avancer les processus de paix avec la Syrie et avec les Palestiniens, ces démarches étant conformes à la plateforme de son gouvernement. Dans ce contexte, ajoute le journal, M. Olmert pourrait également essayer d’organiser un nouvel entretien avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, avant la fin du mois. Le cabinet de M. Olmert a refusé de commenter ces informations.

Le Haaretz rapporte par ailleurs que le ministère israélien des Affaires étrangères examine actuellement une nouvelle initiative ayant pour objectif de parvenir à un accord de non belligérance à long terme entre Israël et le Liban, afin d’empêcher un nouvel embrasement le long de la frontière entre les deux pays. Cette initiative a été présentée aux participants de la conférence annuelle du ministère des Affaires étrangères qui s’est tenue sous les auspices de la ministre Tzipi Livni. Selon le journal, les proches conseillers de Mme Livni ont pris part aux sessions de cette conférence, ce qui pourrait indiquer que la ministre envisage d’adopter les recommandations de la conférence et de les intégrer au programme politique de son futur gouvernement.

Cette initiative prévoit le règlement définitif du conflit territorial avec le Liban, qui concerne la zone des Fermes de Shebaa, de la localité de Rajar ainsi que plusieurs autres revendications territoriales mineures de la part du Liban. Selon cet accord, le Hezbollah sera partiellement désarmé et l’armée libanaise prendra véritablement le contrôle du sud-Liban. Tsahal et l’armée libanaise seront chargés de faire respecter l’accord avec le concours de la FINUL. Il s’agit d’un accord de non belligérance et non d’un accord de paix car le ministère israélien des Affaires étrangères estime qu’un accord de paix avec le Liban ne pourra être obtenu qu’après la signature d’un accord de paix israélo-syrien./.

Ambassade de France en Israel