3.4.09

« Avant Israël, qu’y avait-il ? »

Par Cyrano


« Avant Israël, qu’y avait-il ? » Ainsi formulée, cette vaste et importante question de mon petit-fils pourrait être comprise de différentes façons :
- qu’y avait-il avant la création de l’Etat d’Israël, c’est-à-dire avant 1948* ?
- qu’y avait-il avant l’arrivée des premiers immigrants juifs, c’est-à-dire avant 1882 ?
C‘est cette dernière interprétation, parmi d’autres, que je retiens ici en la précisant : dans quel état les délégués de l’Alliance Israélite Universelle et les immigrants venus de Russie, la Russie tsariste des pogroms, ont-ils découvert la « Terre promise » ?


Entre 1800 et 1882, période précédant la métamorphose du pays, trois questions méritent être abordées.

1 - Qui gouvernait la Palestine ?

2 - Comment se présentait le pays ?

3 - Qui en étaient les habitants ?
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I - Une dépendance de l’Empire ottoman

an style="font-weight: normal">La Palestine était une dépendance de l’Empire ottoman depuis 1516. Elle le demeurera jusqu’en 1917, année de la prise de Beersheba et de Jérusalem par les forces britanniques du général Allenby. La conquête de l’ensemble de la Palestine ne sera achevée qu’en septembre 1918.
Dans cette province administrée par les Autorités turques régnait, selon l’historien Michel Gurfinkiel, « l’arbitraire, l’insécurité, l’anémie économique ».
Razzias, vol de bétail, de chevaux, tels étaient les fléaux dont pâtiront les nouveaux immigrants, dans un pays où la police, corrompue, était inefficace. La faiblesse du pouvoir central était l’un des facteurs conduisant les responsables locaux à toutes sortes d’abus. (1)


II - Les témoignages des voyageurs au cours du XIXe siècle
Des écrivains, François René de Chateaubriand, Hermann Melville, James Finn, Mark Twain, Samuel Manning et Pierre Loti, ont visité la Palestine entre 1806 et 1895 et leurs observations concordent. Ils décrivent une région délabrée : « le sol, écrit Chateaubriand, n’offre de toutes parts que des chardons, des herbes sèches et flétries, entremêlées de chétives plantations…quelques bouquets d’oliviers et de sycomores… »
De ces témoignages on peut rapprocher les propos de Déborah Daria Sirot, jeune femme arrivée à Jaffa en 1882 avec 13 autres pionniers des « amants de Sion » : « L’ancienne plaine côtière des Philistins n’est plus qu’une étendue marécageuse, silencieuse et lugubre, infestée de moustiques porteurs de la malaria et abandonnée aux dunes des sables mouvants »

Une terre désolée faite de rocaille, de sable et de marécages, telle était devenue la Judée, après les guerres, les massacres, les épidémies qui y avaient sévi depuis la conquête romaine.


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