21.4.09

"Durban II": la Déclaration finale sur le racisme adoptée





GENÈVE (AFP) — Les participants à la Conférence de l'ONU sur le racisme dite de "Durban II" ont adopté mardi en avance leur Déclaration finale, dans l'espoir d'éviter de nouvelles défections au lendemain du scandale provoqué par les attaques contre Israël du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Le projet de Déclaration finale a été adopté par acclamation mardi après-midi au lieu de vendredi, dernier jour de la Conférence devant assurer le suivi de celle organisée à Durban (Afrique du Sud) en 2001.

Après l'acclamation des participants, le président de la conférence Amos Wako a déclaré le document adopté et salué une "décision capitale".

"Les diplomates ont décidé d'accélérer le processus (d'adoption) pour empêcher d'autres pays de succomber à la tentation de partir après le tollé de lundi", a expliqué un diplomate sud-américain sous couvert de l'anonymat.

"Il y avait des craintes que d'autres pays se retirent mais il y a eu une volonté de tous les pays de dire à la communauté internationale que nous ne voulions laisser quiconque de faire dévier la conférence de son but originel", a également commenté l'ambassadeur égyptien Hisham Badr.

La Conférence a en effet démarré dans une ambiance de tollé en raison des diatribes anti-israéliennes du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui ont provoqué le départ de la salle des 23 pays européens présents.

Craignant ces dérapages, plusieurs pays avaient, avant même son ouverture, décidé de ne pas participer à la réunion. Lundi soir, la République tchèque qui assure la présidence tournante de l'Union européenne s'était ajoutée à la liste des défections, rejoignant les Etats-Unis, Israël, l'Australie, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Pologne.

L'ONU a multiplié les efforts mardi pour tenter de recoller les morceaux après cette première journée désastreuse et insisté sur l'importance de l'adoption d'un texte qui avait obtenu un large consensus lors de la dernière réunion préparatoire vendredi.

La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme Navanethem Pillay avait appelé lundi les Etats à ne pas laisser le président iranien torpiller la Conférence, soulignant que son discours "n'avait rien à voir avec le fond de la conférence et ne devrait donc également en rien compromettre son résultat".

Elle avait souligné que "189 Etats s'étaient mis d'accord par consensus vendredi dernier sur un projet de déclaration finale" après des mois de discussions.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner est également venu à la rescousse mardi, estimant que la conférence n'était "pas du tout un échec mais le début d'un succès".

Alors que Durban I avait vu un "déferlement de racisme", Durban II s'apprête à adopter "un texte où figure tout ce que nous souhaitions, tout ce que les pays occidentaux souhaitaient" même si "ce n'est pas parfait", a-t-il affirmé.

Au final, le texte adopté a été nettoyé de tous les sujets de discorde. En particulier, les mentions d'Israël et de diffamation des religions, considérés comme des "lignes rouges" par les Occidentaux y ont été retiré tandis que le paragraphe sur la mémoire de l'Holocauste était maintenu, contre l'avis de l'Iran.

Il réaffirme également la Déclaration et Programme d'action de Durban (DDPA) de 2001, que les Etats-Unis avaient alors refusé d'adopter.

Cette déclaration comporte en effet deux paragraphes traitant du conflit israélo-palestinien que Washington conteste, de même que celui sur le "sort du peuple palestinien vivant sous occupation étrangère" figurant au chapitre des "victimes du racisme".

En dépit de cette adoption, la Conférence se poursuit jusqu'à vendredi.