29.4.09

Les manœuvres turco-syriennes provoquent la révision par Israël de ses ventes d’armes sophistiquées à Ankara


PEUT-ON FAIRE CONFIANCE A UN ISLAMISTE ?
DEBKAfile Rapport exclusif - Traduction : Marc Brzustowski.

On a qualifié les accords d’Oslo de "Cheval de Troie" ; il semble qu’on ait laissé filer au grand galop le véritable cheval, membre important de l’OTAN, considéré comme une passerelle entre les civilisations occidentales et orientales : la Turquie. Mais la ville de Troie, au fait, n’était-elle pas sise en Anatolie, devenue la "Sublime porte" ?


Lundi 27 avril, le Ministre de la Défense israélienne Ehud Barak a commenté la décision de la Turquie d’organiser trois jours de manœuvres militaires avec la Syrie en la qualifiant de « dérangeante ».

Et ce n’est pas tout. L’exercice sera assorti, lundi ou mardi, de la signature d’une lettre d’intention en vue d’une coopération dans l’industrie militaire, entre le Ministre turc de la Défense Vecdi Gonul et son homologue syrien Hassan Turkmani.

Les sources militaires de DEBKAfile confient que cette signature et ces manœuvres sont des jalons importants sur la route qui va se rétrécissant, concernant les échanges militaires et commerciaux entre la Turquie et Israël. En 2009, Ankara a graduellement diminué le niveau de ses échanges à 2.2 milliards de $ et étendu son commerce avec la Syrie à 2, 6 milliards de $.

Israël est désormais pressé par l’urgence de couper ses échanges militaires avec la Turquie pour empêcher la fuite de secrets militaires vers un ennemi arabe avéré.

De plus, Ankara est en défaut de paiement pour ses achats militaires et d’autres contrats. Il a accumulé une dette de plusieurs millions de dollars à l’égard des industries militaires et aéronautiques d’Israël, en recouvrement d’un accord pour la construction et l’implantation du char Merkava 3 en Turquie. La production de 1000 tanks israéliens, censé devenir le principal tank sur le théâtre d’opérations turques, aurait dû commencer au tout début 2009.

Sa construction est désormais stoppée.

Israël interrompra aussi la vente de ses véhicules aériens sans pilote (drones) et réduira drastiquement ses liens militaires avec la Turquie qui remontent aux années 60.

Les sources militaires de DEBKAfile confient qu’Ankara a délibérément augmenté l’échelon de cet exercice conjoint, dans lequel les unités frontalières turques et syriennes, plutôt que des forces militaires substantielles, sont engagées. Cette révélation a été un préalable à la mise en œuvre de la politique du gouvernement Erdogan, consistant à troquer ses relations stratégiques étendues avec Israël pour renouer avec la Syrie.

Nos sources soulignent que cette tendance a commencé à émerger il y a trois ans, alors que les gouvernements Sharon, puis Olmert, firent de leur mieux pour la tenir hors de leur champ de vision. Les sources de Debkafile à Ankara rapportent que les discussions de paix indirectes avancées par la Turquie, l’an dernier, ont été utilisées par le Premier Ministre Ehud Olmert pour dissimuler ce recul patent dans les relations étrangères d’Israël.

De plus, les ministères israéliens de la défense et des affaires étrangères, aussi bien que les hauts-gradés de l’Armée s’en sont tenus à la conviction que l’instauration d’un gouvernement pro-islamique à Ankara ne feraient pas dérailler les liens de coopération de longue haleine entre la Turquie et Israël.

Les sources de renseignement de DEBKAfile rapportent qu’ils ont sous-évalué les signaux d’alerte. Les forces armées turques ne sont plus l’organisme qu’il était à ses débuts. Les généraux d’aujourd’hui sont en harmonie avec la décision de Recip Tayyep Erdogan de faire en sorte que la Turquie tourne le dos à Israël.


Lire le texte original en Anglais : http://www.debka.com/