5.5.09

Un diplomate israélien traité de "sale juif"



Par HERB KEINON


L'ambassadeur d'Israël en Espagne, Rafi Shotz, a été victime d'injures antisémites en rentrant chez lui à pied accompagné de son épouse et de deux gardes du corps après le match qui a opposé le Real Madrid au FC Barcelone samedi soir.

Trois hommes d'une vingtaine d'années portant des écharpes du Real Madrid ont notamment crié en sa direction "sale Juif" et "Juif assassin".

En révélant leur présence, les gardes du corps espagnols de l'ambassadeur ont vraisemblablement empêché les hommes d'en venir aux mains. Les injures se sont poursuivies sur une distance de 50 à 100 mètres.

Les cris se sont fait entendre dans toute la rue. Les gardes du corps de l'ambassadeur l'ont enjoint à continuer de marcher.

Les hommes n'avaient pas l'air soûl et parlaient espagnol couramment. Personne n'a tenté de les faire taire même s'ils ont crié pendant un bon moment.

L'ambassadeur, qui a rapporté l'incident au ministère des Affaires étrangères, a précisé que le mot Israël n'avait pas été prononcé. "C'était de l'antisémitisme classique", a-t-il commenté.

Le chef de la diplomatie espagnol et l'ambassadeur espagnol en Israël, Alvaro Iranzo Gutierrez, ont tous deux téléphoné à Shotz après avoir eu vent de l'affaire.

Shotz, ancien ambassadeur en Colombie et au Chili, a précisé que c'était la première fois qu'il expérimentait un tel "face-à-face". Pourtant, durant l'opération Plomb durci, le répondeur téléphonique de son ambassade était saturé de messages de haine similaire.

Shotz explique qu'il a été reconnu parce que durant la récente guerre à Gaza, il a fait de nombreuses apparitions dans les médias. Il n'a pas porté plainte officiellement auprès du ministère espagnol des Affaires étrangères pour ne pas donner de "portée diplomatique" à l'incident.

Pour Shotz, il ne fait aucun doute que l'antisémitisme est présent en Espagne. C'est apparu d'une manière évidente dans la couverture médiatique de la récente opération militaire.

"C'était comme un coup de poing dans l'estomac", dit-il concernant l'incident. "Je n'ai pas eu physiquement peur, mais c'est la profondeur de cette haine… ce genre de chose dont vous entendez parler et que vous lisez dans la presse, mais quand vous y faites face personnellement, c'est une autre histoire. "



Arouts sheva