14.6.09

Des auteurs israéliens bientôt en Egypte


Farouk Hosni, le ministre égyptien de la Culture
By Baptiste Touverey


Farouk Hosni, le ministre égyptien de la Culture, a donné son accord pour la traduction d’auteurs israéliens en arabe. Le même Farouk Hosni qui, il y a un an, se disait prêt à brûler leurs livres ? Oui. Il faut dire qu’entre-temps il s’est porté candidat à la présidence de l’Unesco. Comme on pouvait s’y attendre, après ce genre de propos, cette candidature a provoqué un tollé. Et voilà donc M. Hosni contraint de faire amende honorable.


Ses propos pour le moins douteux ? Il a « solennellement regretté » les avoir prononcés. Il ne s’agissait, selon lui, que d’une simple « hyperbole ». En donnant le feu vert pour la traduction d’ouvrages israéliens, on peut penser qu’il cherche, là encore, à faire taire les accusations d’antisémitisme.

Ces dernières années, seuls deux livres israéliens ont été publiés enEgypte, et par un petit éditeur privé. La conclusion de ce nouvel accord pourrait permettre à la culture israélienne de se faire un peu plus connaître, dans un pays où elle a été jusqu’à présent presque complètement boycottée.

Les premiers bénéficiaires de cette mesure pourraient être des écrivains comme Amos Oz et David Grossman, tous deux proches du camp de la paix, ainsi que les ouvrages de l’école dite des « nouveaux historiens » israéliens, tels Tom Segev ou Avi Shaim.

Notez, toutefois, que cette petite révolution est menée avec prudence. « Ne pouvant pas traiter directement avec les éditeurs israéliens, ce qui aurait déclenché un tollé en Egypte et dans le monde arabe, nous avons décidé de négocier avec les maisons d’édition européennes » a expliqué Gaber Asfour, directeur du centre national de la traduction. Ainsi les ouvrages d’Amos Oz et David Grossman seront-ils (en théorie du moins) traduit de l’anglais ou du français...
2009